«Cantat revient avec un titre d'une sobre gravité» titrait le Monde du 30 septembre 2013. Interprétée par n'importe quel autre chanteur, Droit dans le soleil, la longue et poussive mélopée qui signe le retour de Bertrand Cantat aux affaires, n'aurait, c'est certain, occasionné aucun écho... Son intérêt finalement sera d'avoir remis au goût du jour l'exercice collégien de l'explication de texte auquel n'a pas manqué de se plier le journaliste Stéphane Davet saisi «par la dimension autobiographique dont semble résonner le texte dès le premier couplet : "Tous les jours on retourne la scène/Juste fauve au milieu de l'arène/On ne renonce pas/On essaie/De regarder droit dans le soleil"»; la voix de Cantat, devine encore Davet, «rongée par l'inéluctable, évoque aussi le rayonnement des souvenirs amoureux: "Dans le parfum des nuits sans pareil/Et l'éclat des corps qui s'émerveillent/Ses lèvres avaient un goût de miel/On regardait droit dans le soleil".» Aveuglant; qui empêche de voir les choses lucidement. Demeure une question: quelqu'un qui écrase le cerveau d'une femme ne doit-il pas se faire oublier s'il a un reste de pudeur?
Baptiste Vignol