Rose on the run


Il pourrait s'appeler «Rose et ses garçons», le film de la tournée 2013/14 de cette auteur-compositeur-interprète de folk et de country-rock à la française, qui la dévoile toute entière dans son métier de chanteuse entourée des quatre musiciens qui l'accompagnent, mais il s'intitule «Et puis le film de la tournée» (son troisième et plus récent album avait pour titre ET PUIS JUIN), et il mérite d'être regardé. Pas d'images mille fois revues dans ce genre de documentaire de l'équipe sur la route, à l'hôtel, au petit déjeuner... Au plus près des spectateurs, dont on entend parfois les commentaires, et de l'artiste dans ses solitudes et ses facéties sages, en coulisses et sur scène, ce reportage musical propose deux heures d'une captation dont chaque chanson fut saisie à différentes dates, sous différentes vues, face à des publics différents, montrant Rose dans différentes tenues, mais toujours vêtue de sa chevelure souple, châtaine, qui luit dans la lumière avec des reflets fauves et qu'on devine aussi douce qu'une fourrure. Surtout, parce qu'il prend tout son temps, ce film raconte en sourdine combien les chansons jouées en public vivent et touchent leurs cibles. Et quand Rose profite des rappels, puisqu'elle a la mauvaise idée d'en faire, pour lâcher sa guitare qui la rend pourtant si plaisante (quoi de plus sexy diront certains «copains» nostalgiques des sixties qu'une jolie fille en cheveux qui gratte sa guitare?), 


elle chante en se tenant les mains et danse et ferme les yeux et c'est peut-être ainsi qu'elle est la plus émouvante. Ce témoignage gentiment offert sur la Toile est une démonstration supplémentaire qu'il faut voir les artistes en vrai.

Baptiste Vignol