Elles ont toutes les deux la blondeur de leur âge tendre, même si l'une a la chevelure brune. Nées à New Richmond, gros village francophone peuplé de 4.000 habitants situé sur le Saint-Laurent, dans la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie, à 800 km au nord de Montréal, Mélanie et Stéphanie Boulay ont, comme bien des enfants, grandi en écoutant les disques de leurs parents, les Beatles en l'occurrence et Richard Desjardins. Parolières et compositrices, elles étudient tôt la musique, courent les concours, chantant ici ou là, chacune de son côté, faisant des chœurs et bossant dans des restaurants quand, pour tuer le temps, par une matinée de grisaille, le 16 octobre 2010, une étrange envie les excite : poster sur facebook une reprise d'un standard signé Simon and Garfunkel, The boxer. Avec pour seule légende, ce commentaire: «Y pleut et on chante». Des vidéos comme ça, il doit s'en tourner des milliers tous les jours. La leur, bien qu'approximative, connaît un imprévisible succès qu'on doit pouvoir expliquer par la candeur de leur interprétation, résumée dans le petit rire qui clôt le duo, comme si elles venaient de commettre une bêtise.
Émus par l'unisson de leurs voix, des internautes leur réclament d'autres «tounes». «Stéph» et Mélanie leur offriront sans tarder des covers de James Taylor, des Everly Brothers ou de Crosby, Stills, Nash & Young, puis créeront début 2011 le groupe Les Soeurs Boulay.
Leur premier album est sorti en mars 2013. Un disque country-folk joué à la guitare et à l'ukulélé comme il s'en est déjà enregistré des centaines. LE POIDS DES CONFETTIS est pourtant un miracle de légèreté, tout en mélodies virevoltantes, en chansons tristes parfois, mais ensoleillées, 100% naturelles, gorgées d'émotions vives et de tournures croustillantes. À commencer par la pièce d'ouverture, Par le chignon du cou, ou son deuxième extrait, Des shooters de fort sur ton bras. Sac d'école («Je l'sais que tu penses que j'suis folle / Y m'aimera jamais autant qu'toi / Mais qu'est-ce tu veux / J'suis faite comme ça») et Mappemonde («Tu m'présenteras jamais ta mère / Ni tes amis ni même le gars / A'ec qui tu vis / C'pas qu't'es pas fier / Mais y comprendraient pas...») campant avec éclat l'inusable histoire de la fille «ben» ordinaire qui n'aura jamais le cœur du gars dont elle rêve. Chansons exquises dont nul ne saurait dire qu'il faut en faire des papillotes.
Leur premier album est sorti en mars 2013. Un disque country-folk joué à la guitare et à l'ukulélé comme il s'en est déjà enregistré des centaines. LE POIDS DES CONFETTIS est pourtant un miracle de légèreté, tout en mélodies virevoltantes, en chansons tristes parfois, mais ensoleillées, 100% naturelles, gorgées d'émotions vives et de tournures croustillantes. À commencer par la pièce d'ouverture, Par le chignon du cou, ou son deuxième extrait, Des shooters de fort sur ton bras. Sac d'école («Je l'sais que tu penses que j'suis folle / Y m'aimera jamais autant qu'toi / Mais qu'est-ce tu veux / J'suis faite comme ça») et Mappemonde («Tu m'présenteras jamais ta mère / Ni tes amis ni même le gars / A'ec qui tu vis / C'pas qu't'es pas fier / Mais y comprendraient pas...») campant avec éclat l'inusable histoire de la fille «ben» ordinaire qui n'aura jamais le cœur du gars dont elle rêve. Chansons exquises dont nul ne saurait dire qu'il faut en faire des papillotes.
Baptiste Vignol