Le Paris de Morissette


Les attentats qui ont frappé Paris depuis janvier 2015 ont inspiré des chansons à Tété (L'arme, jamais), Tryo (Charlie), Mathieu Chedid (Comme un seul homme), Jeanne Cherhal pour Johnny Hallyday (Un dimanche de janvier), Ibrahim et Amin Maalouf pour Louane (Un automne à Paris) ou Renaud dont on sait que le prochain album contiendra deux titres dédiés aux victimes de ces barbaries, J'ai embrassé un flic et Hypercasher. Une jeune artiste québécoise, Geneviève Morissette, installée à Paris pour tenter d'y faire carrière, propose une courte complainte sobrement intitulée Paris (pour l'écouter c'est ici), écrite après la tuerie du Bataclan, alors qu'elle se trouvait elle-même prisonnière d'une salle de spectacle, le Divan du Monde, où elle dut passer l'essentiel de cette nuit d'effroi, rentrant chez elle au petit matin, à pied, dans une ville assommée. Quelques jours plus tard, elle la chantait, encore bouleversée, à la délégation du Québec à Paris où elle était invitée pour une cérémonie. «Quand j'repartirai chez moi / J'me souviendrai comme t'as souffert / Mais personne ne pourra / Paris, éteindre tes lumières...» Cette chanson tout en droiture naturelle, sincérité directe, sans détour, enrichira son premier album ME V'LÀ qui doit sortir en avril au Québec, étant disponible en France depuis août 2015.

Baptiste Vignol