Eddie Barclay, reviens! Ils sont devenus fous.


Les métiers de la musique sont régis, tenus, financés par de nombreuses sociétés de perception qui, autour de la Sacem, gèrent les droits des artistes et des producteurs. Créées par Jack Lang au début des années 80, ces sociétés civiles (Sacem, Sacd, Scam, Adami, Spedidam...) ont pour unique objet de soutenir la création.
Parmi ces organismes, la Société Civile des Producteurs Phonographiques (Scpp) fait aujourd’hui parler d’elle. Pourquoi? Parce qu’un rapport officiel vient de révéler le salaire annuel de son directeur général, M. Marc Guez: 300 000€, pour une structure qui ne compte qu’une quarantaine de collaborateurs et ne traite qu’un peu plus de 60 millions d’euros de droits. En comparaison, la Sacem (dont le salaire du patron, M. Bernard Miyet, est 143% supérieur à celui de Marc Guez… Prenez vos calculettes… c’est à tomber par terre…) traite quelques 950 millions de droits et emploie 1400 personnes… Des rémunérations indécentes quand on sait que ces sociétés fonctionnent et s’engraissent grâce aux œuvres de milliers d'artistes qui, pour la plupart d'entre eux, dans le contexte actuel, peinent à survivre. Des émoluments scandaleux quand on sait que ces salaires sont censés être contrôlés par les conseils d'administration dont les places sont parfois fort bien rémunérées...
Pour justifier la rémunération de ce bon Marc Guez, la Scpp croit juste d'indiquer qu’elle est équivalente à celles des patrons des majors du disque. Quoi? Messieurs Zeitoun & co, aux dents trop blanches et aux imbéciles lunettes de soleil, "se feraient" encore 30 000 € par mois ? Quand on sait que le marché du disque s’est effondré de plus de 50% en 5 ans et que ces gonzes-là, par leur mauvais choix, leur morgue, leur manque de culture, d’audace et d’imagination, leur obsession de ne pas perdre une once de leurs privilèges, n’y sont pas tout à fait pour rien…
Ajoutons également pour finir de nous dégoûter que les notes de frais du patron de la Sacem s’élevaient, d'après ce rapport, en 2008 à 29.212€. Que début 2007, l’un des barons de cette maison s’est offert avec la carte de crédit de sa boîte, entre autres menues dépenses, 12 jours de vacances en Guyane et 10.512€ de “cadeaux”. De quoi rendre furieux les artistes à qui l’on rend leurs contrats, les producteurs indépendants qui ferment boutique, les musiciens qui ne tournent plus, les ingénieurs du son qui pensent à changer de métier...

À lire, cet article d’Emmanuel Berretta publié dans Le Point