Elle chante des mots qu’auraient pu chanter Juliette Gréco, Régine, Barbara, Zizi Jeanmaire ou Dani pour lesquelles écrivirent Serge Gainsbourg, Jean-Jacques Debout et Frédéric Botton, ces paroliers d'élite. Des mots crus, des mots chauds, des mots à rebrousse-poils qui, toujours dits avec élégance, ne tournent jamais autour du pot. Des mots de femme aussi qui, l’air canaille, et pince-sans-rire, apostrophent les mâles dans leurs certitudes séculaires. Quand ils ne règlent pas carrément quelques comptes en tapant du talon aiguille sur la table (La Sol Do Mi). Réalisé par William Rousseau, produit par Vincent Baguian, son premier disque vient de sortir, il s'intitule SANS LE SUPERFLU et s'effeuille avec gourmandise. C'est beau un disque qui ne propose pas que des chansons à découvrir. Bien sûr, on pourrait se demander à quoi bon produire aujourd'hui un objet aussi précieux, avec livret, photos et textes joliment mis en pages, dans un bel emballage cartonné. A l’ancienne. Comme on le faisait jadis lorsque Juliette Gréco, Régine, Barbara ou Zizi Jeanmaire sortaient des 33 tours léchés, tape-à-l'œil et luxuriants. Tout est question de respect. Qu'on accorde ou pas au public. Cette jeune femme n'en manque pas. Le public, justement, pourra l'applaudir cet été dans le cadre du festival d’Avignon puisqu’elle y présentera tous les soirs son tour de chant et que le bouche-à-oreille devrait faire son effet. Son nom? Marjolaine Piémont. Canicule annoncée.