Sous réserve que



De la chanson qui ondule, et dont la finesse étincelle, qui roucoule à son tempo, se dresse, se tourne, vous lance un regard fataliste et poursuit son chemin. De la chanson solaire qui, sans jamais en donner l’air, parvient à dépeindre l’époque, ses heures sombres, sa course folle, son arrogance, sa bêtise et ses rêves en toc... Alors qu’il neige enfin à Paris, en banlieue, comme dans tout le pays, ce 22 janvier 2019 – n’en déplaise aux présentateurs météo qui chaque matin, sur les chaines d'info, s’enchantent que les températures planent au-dessus des normales saisonnières (il y a des coups de pied au cul qui se perdent) –, alors, donc, que les gilets jaunes sur leurs ronds-points de misère n’ont pas fini d’en baver, que tant de zodiacs sombrent et que nos enfants vivront la disparition définitive de l’iguane bleu, de l'ours blanc et du dauphin rose de l'Amazone, Séverin balance une bossa d’actualité, d’espoirs vains, mais d’espérance, aux portes de l'enfer. «La seule chose qui ait du sens / C’est d’se barrer en vacances / Compter les vagues, se casser / Sous réserve que... y ait des vagues!». En effet, désormais, tout est dans la nuance. Le prochain album de Séverin, TRANSATLANTIQUE, est annoncé pour le 15 février. De quoi commencer l'année moins bêtement.

Baptiste Vignol