Plus c'est gros, mieux ça passe



En France, le disque de Carla Bruni, COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT, s’est écoulé à 165000 exemplaires depuis sa sortie le 11 juillet, annonce la maison de disques Naïve, “très satisfaite du démarrage de l’album”.
Comme s'il fallait absolument persuader l’opinion que cet opus casse la baraque; mais les chiffres officiels, délivrés chaque semaine par l'IFOP, ne chantent pas la même chanson…
14100 CD vendus les deux premiers jours d'exploitation, puis 18200 (du 13 au 19 juillet), 13300 (du 20 au 26), 13700 (du 27 juillet au 2 août) et 8900 (du 3 au 9 août) ne font pas un total de 165000 copies, mais un (bon) résultat (vu l'état du marché) de... 68200 !
Faut-il s’étonner que l’industrie discographique prenne l’eau de toutes parts si ses labels gèrent leurs affaires aussi correctement qu’ils additionnent leurs chiffres de ventes ? Sans parler du public qu’elle mystifie ouvertement. Quant aux médias, ils relaient l’information docilement, sans jamais préciser qu'il s'agit des ventes de gros (c'est-à-dire faites aux magasins), et non pas des ventes de détails (c'est-à-dire au public). Ainsi reste-t-il dans les grandes surfaces 100000 disques de Carla Bruni qui doivent encore trouver preneurs.

Parole d'expert