Hexagone


Déjà le cinquième numéro d’Hexagone et ce trimestriel s’impose comme une revue aussi indispensable qu’elle est élégante et précieuse. Son rédacteur en chef, David Desreumeaux, accomplit un travail ahurissant d’analyse, d’entretiens, de critique, hors frontières et convenances, qu’une maquette soignée rend tout de go séduisant. Hexagone donc, comme le titre d’un brulot fameux, pour donner un portrait fidèle de ce qu’est la chanson française à l’heure où certains trouvent encore très chic de la réduire à Julien Doré, Étienne Daho ou Bertrand Cantat. Les amoureux de la chose chantée possèdent enfin une revue de fond tenue par des gens passionnés qui connaissent leur sujet jusqu’au cœur des couplets. Se souvenir de Véronique Pestel et rappeler qu’elle est de celles qui trouvent en francophonie depuis vingt-cinq ans un public fidèle et attentif à la richesse d’une tradition qui n’a de leçon à recevoir de personne. Tel est le champ d’Hexagone qui consacre à la chanteuse rousse jadis honorée par un Grand Prix de l'Académie Charles Cros un passionnant entretien illustré par de fort jolies photos. Mais l’on trouvera également au fil de ces 170 pages des articles consacrés à Carmen Maria Vega, BabX, Francesca Solleville, Askehoug, Jacques Canetti, Amélie-les-Crayons, Gérald Genty, Jacques Bertin… Un certain écho de la chanson qui ne mise pas tout sur la qualité de son brushing et cet air forcément maussade qui la pousse dans les télé-crochets à grimacer des refrains comme si elle avait la colique.

Baptiste Vignol