Daho démate


Comment avoir pu écrire (co-signer en réalité) de merveilleuses chansonnettes comme Tombé pour la France, Duel au soleil, Week-end à Rome, Épaule Tattoo, Des Heures hindoues, Paris le Flore, L’Enfer enfin, Ouverture, La Baie... et proposer après trente-cinq ans de carrière un disque aussi vain que BLITZ, informe, pénible et plein de fatigues (ne nous attardons pas sur la pochette porno-crade, risible et glauque)? Ici, l’idole des sexas semble se débattre dans l’ombre inerte d'un ex-dandy sentimental dont la voix suave savait, jadis, sourires en coin, à coups de refrains lumineux, charmer la France des discothèques. Mais la sève, en s’écoulant, emporte souvent avec elle le feu des enfants terribles. Textes vides et plats, musiques absentes, ou étouffées, voix molle… Faut-il avoir du ventre et les dents qui se déchaussent pour trouver cette chose-là sexy? Chronique d’un bide annoncé. 

Baptiste Vignol