Imprévisible Zaz. Comme elle en a «un peu marre de tous ces albums de reprises» (Le Parisien, 15 septembre 2014), qu'est-ce qu'elle fait? Un album de reprises… consacré à Paris. Avec le serment fallacieux qu'elle a enregistré ces chansons (Paris sera toujours Paris dont elle mâchouille les paroles, À Paris, Paris Canaille, Sous le ciel de Paris, etc.) «comme s'il s'agissait de nouvelles compositions». Quelle star de la production son label a-t-il dépêchée pour parfaire cette mise en bouteille? David Guetta? Yvan Cassar?... Quincy Jones! «J'aime Quincy. Ce qu'il a fait pour rendre le jazz populaire est extraordinaire» prend soin de préciser cette femme en cheveux qui chante en goualeuse des rues, sans penser qu'on peut chanter autrement. «Dès mon deuxième album, je rêvais de travailler avec lui» ajoute-t-elle, la bouche pleine de tarte à la crème. Inutile de commenter son portrait d'un octogénaire qui, à la lire, serait presque retombé en enfance: «trop rigolo», «coquinou», d'une «espièglerie» que, forcément, elle «adore». «Zaz a cette racine blues dans la voix que l'on jurerait tout droit sortie d'un ghetto». Si c'est ce vieux «Q» qui le dit.
Baptiste Vignol