En voix


Céline, Isabelle, Ginette, Lhasa, Marie-Pierre, Nanette, Diane, Ariane et Lisa… Elles ont un secret de fabrication ou quoi? Il suffit de tomber sur la voix d'Ariane Moffatt, aussi réconfortante qu'une lueur éternelle, magnifier Les callas qu'elle interprète en duo avec Pierre Lapointe, ou celle de Lisa Leblanc rugir sur le premier extrait de son prochain EP, You look like trouble, pour se dire que, oui, les chanteuses francophones d'Amérique du Nord possèdent une grâce dont sont privées les Françaises. Alors? L'anglais, probablement. Le fait de le parler naturellement, ça doit modifier la voix. Lui donner l'air de ne jamais forcer, d'être toujours dans l'aisance, d'atteindre des rondeurs sensuelles. Ce qui charme chez les Québécoises grimace souvent avec les Françaises… Le bilinguisme les ferait-elle mieux chanter? Ces voix qu'on a faim d'entendre.

Baptiste Vignol