Pas de quoi pavoiser




















“Pitié pour cette chanteuse qui voudrait tant être Barbara, et qui n’est que Carla Bruni!”
Il faudrait être malhonnête pour décrier ainsi le dernier album de la Franco-Italienne, même si la fredaine du CD est cette pale copie (Péché d’envie) où elle plagie la Longue Dame brune... Quand elle s’y frotte, Bruni fait du sous Barbara! Que le bon dieu lui pardonne cette vanité saugrenue.
Pour le reste, COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT est un bon disque de variété, dont les médias n’auraient pas (tant) parlé si l’ancien mannequin n’avait épousé Nicolas Sarkozy. Qu’en dire alors, succinctement?
Les chansons d’abord, qui ressemblent à leur interprète: brillantes mais convenues. La voix ensuite, qui dévoile des limites contrariantes quand il s’agit de servir les mélodies. Michel Houellebecq enfin, dont on s’aperçoit qu’il ferait un parolier hors norme.
Un dernier détail s’il vous plaît: 14 100 CD se sont vendus après deux jours d’exploitation, glissant l’opus à la 3ème place du Top. Un résultat décevant, quand on sait que, sur la même durée, en avril dernier, Madonna en avait écoulé 37 000 unités (HARD CANDY). Un bilan pathétique si l’on se souvient que Renaud avait dépassé le cap des 100 000 ROUGE SANG (2006) deux jours après sa parution, ou que Francis Cabrel n’avait mis que 48 heures, en 1994, pour écouler 300 000 exemplaires de SAMEDI SOIR SUR LA TERRE.
Bref, et au risque de se répéter, COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT n’est pas le carton annoncé, ni le flop que d’aucuns espéraient. Il ne fait qu’entériner cette incroyable déconvenue de l’industrie musicale – qui fait comme si de rien n’était : le disque se meurt. Vive la chanson!

Baptiste Vignol