Dans un article consacré au chanteur Christophe (Les Inrockuptibles, 1er au 7 juillet 2008), on peut lire: “Au serveur qui lui demande ce qu’il désire boire, Christophe répond de sa voix de tête légendaire et de son phrasé heurté découpant chaque mot en saccade: "Vous n’avez pas de jus de caramel?" Manifestement perplexe, le serveur répond par la négative d’un hochement de tête. "Tant pis. Alors une coupe de champagne. Sans glaçons." On ignorait, reprend le journaliste, qu’on puisse boire du jus de caramel, ou même du champagne avec des glaçons, mais ce n’est pas la première fois que Christophe nous étonne.”
Pour le faire patienter, alors qu’il avait rendez-vous avec Jacques Sanjuan, directeur artistique chez Universal, Laurent Balandras, alors assistant de Sanjuan, demandait au chanteur lunaire s’il désirait boire quelque chose. “Un Coca, s’il vous plaît. Mais tiède, le Coca. Tiède.” Le jeune homme s’était trouvé fort embarrassé : réchauffer une canette de Coca glacé n’est pas chose commune… C’était en 2000, quelques mois avant la sortie de l'album COMM’ SI LA TERRE PENCHAIT; on avait oublié qu’en des temps plus affranchis, quoi qu'on die *, un patron de bistro, gros et poilu comme il s’en trouvait dedans Paris**, proposait à ses clients pour leurs sandwiches, un épatant pâté de lapin, pur porc !***
Baptiste & Jean-Claude Vignol
*Rappelons que le fameux "quoi qu'on die", orthographe garantie!, a été en son temps le clou du sonnet d'Uranie dans Les Femmes Savantes de Molière.
**Clément Marot, Dedans Paris
***Eugène Ionesco, Tueur sans gages