Pourquoi ne pas le dire? Nolwenn Leroy est l’une de nos dernières grandes interprètes populaires. Il se niche quelque chose d’authentique dans sa voix, d’indiscutable, d'apaisant, sans quoi Alain Souchon, Laurent Voulzy, Christophe Miossec ou Jean-Louis Murat ne lui auraient pas écrit de chansons. Avec FOLK, la chanteuse se démarque en reprenant So far away de Nicolas Peyrac, Je ne peux plus dire je t’aime de Jacques Higelin ou Virages d’Yves Duteil! Si l'on ne retrouve pas toujours l’émotion intrinsèque de ces chefs-d'œuvre – Nolwenn chante presque trop bien pour exprimer leurs fêlures –, le track listing, de haute volée, nous entraine loin des tapis roulants sur lesquels s’assoupissent trop souvent ce genre d’albums-hommage. Car Nolwenn Leroy «dépoussière» également Hollywood de David McNeil (incroyable quand on y pense que cette merveille n’ait jamais été reprise auparavant), Jolie Louise de Daniel Lanois, La Rua Madureira de Nino Ferrer, du Malicorne, du Caradec, du Detressan – ses racines bretonnes sûrement – et propose un peu de Cabrel (Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai) pour le plaisir. Ne manquerait donc, s'il fallait pinailler, qu'un air de Murat, le plus sexy de nos folk singers ; Le monde caressant par exemple, sur lequel, à la brune, Nolwenn se serait promenée...
Baptiste Vignol