Entre Béranger, Leprest et Renaud, Thomas Pitiot



Son nom? Thomas Pitiot. Les férus de Chanson lettrée savent qu'il en est un épatant rejeton, qui fleurit dans le silence. Le souffle chaud de ses couplets n'a pas encore balayé les bureaux calfeutrés d'Emmanuel «Moi Je» Marolle (Le Parisien) et de Benjamin Locoge (Paris Match) qui manquent cruellement d'oreille. Pourtant, ce type-là devrait être une star, un mec dont les paroles pèsent. Macache. Libertaire, Pitiot trace son chemin, fuie les paillettes, ayant refusé tout embrigadement chez les grands labels du système qui auraient pu limiter sa liberté, ses envies. Ne jamais abdiquer. Quitte à louper le grand public... Parce qu'il est un Africain blanc, Thomas Pitiot chante avec du soleil dans la voix, malgré des refrains pleins d'effroi, parfois. La justesse des mots, la qualité de l'interprétation, la chaleur des mélodies, l'aisance scénique. Rien ne lui fait défaut. Pas même le profil séduisant, l'instinct nomade du guerrillero. Son cinquième album vient de paraître, TRANSPORTS PITIOT PÈRE & FILS. Il y chante avec son paternel, Gérard, que les mordus connaissent également - il a mis en musique et enregistré des poèmes de Desnos, d'Éluard, de Senghor.
Un vidéo-clip sur le Net propose un premier extrait du CD : Walou (à regarder ici). En deux minutes et vingt secondes, Thomas Pitiot déploie davantage de bonté, de poésie, d'élévation que toutes les chansons réunies des Julien Doré, -M- et Christophe Maé. Waouh.

Baptiste Vignol