Hier, 21 juillet 2010, dans Libération, un papier signé Lola Lafon & Peggy Sastre, intitulé: “Les filles de rien et les hommes entre eux”. De ces papiers qui vous retournent. “Certains refrains ne s’usent jamais, commencent-elles, et s’entonnent à plusieurs d’une voix forte et assurée, bras dessus, bras dessous, comme un seul homme. Depuis des mois, une chanson inaltérable répète encore et encore l’histoire d’un tout puissant, «au dessus de ça», «grand artiste», un «bienfaiteur de l’humanité», assigné à résidence dans cette «prison» qu’est son chalet suisse de 1800m2. C’est une histoire «idiote», «sans importance», une accusation qui n’a «pas de sens», «absurde» et «infâme», à peine un «délit», cette affaire «vieille de 33 ans», «ridicule»!”…
En fin d’article, un post-scriptum précise: “Les mots et les phrases entre guillemets sont tous extraits de propos tenus au sujet de l’affaire Polanski.”
En France, où le Président de la République et son ministre de la Culture ont clairement exprimé leur soutien au réalisateur, le code pénal stipule: “Le fait par un majeur d’exercer sans violence, contrainte, menace ou surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement.” Les faits incriminés se sont déroulés aux États-Unis, et la victime, Samantha Geimer, était alors âgée de treize ans.
Bien. Et la chanson dans tout ça? On en compte des dizaines sur ce thème, mettant en scène des pédophiles - autrement dit des sadiques sexuels qui trouvent leur plaisir en violant des enfants -, et c’est l’anarchiste Georges Brassens (“Pour moi, l’anarchie, c’est le respect des autres, expliquait-il. Une certaine attitude de morale” Radioscopie, 1971) qui rappelait dans La princesse et le croque-note, en 1972, que certains principes ne se transigent pas: “Tu as treize ans, j’en ai trente qui sonnent,/ Gross’ différence et je ne suis pas chaud/ Pour tâter d’la paill’ humid’ du cachot…”
Une question pour finir que tout journaliste sérieux aurait déjà dû poser à Frédéric Mitterrand et Nicolas Sarkozy: sodomiser une fille de treize ans après l’avoir alcoolisée, est-ce un crime, oui ou non?
Baptiste Vignol
Le texte de Lola Lafon et Peggy Sastre, d’abord paru sur ce lien
En France, où le Président de la République et son ministre de la Culture ont clairement exprimé leur soutien au réalisateur, le code pénal stipule: “Le fait par un majeur d’exercer sans violence, contrainte, menace ou surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement.” Les faits incriminés se sont déroulés aux États-Unis, et la victime, Samantha Geimer, était alors âgée de treize ans.
Bien. Et la chanson dans tout ça? On en compte des dizaines sur ce thème, mettant en scène des pédophiles - autrement dit des sadiques sexuels qui trouvent leur plaisir en violant des enfants -, et c’est l’anarchiste Georges Brassens (“Pour moi, l’anarchie, c’est le respect des autres, expliquait-il. Une certaine attitude de morale” Radioscopie, 1971) qui rappelait dans La princesse et le croque-note, en 1972, que certains principes ne se transigent pas: “Tu as treize ans, j’en ai trente qui sonnent,/ Gross’ différence et je ne suis pas chaud/ Pour tâter d’la paill’ humid’ du cachot…”
Une question pour finir que tout journaliste sérieux aurait déjà dû poser à Frédéric Mitterrand et Nicolas Sarkozy: sodomiser une fille de treize ans après l’avoir alcoolisée, est-ce un crime, oui ou non?
Baptiste Vignol
Le texte de Lola Lafon et Peggy Sastre, d’abord paru sur ce lien