Facile d'incendier Benjamin Locoge, ses articles approximatifs, dignes de feu Podium Magazine quand il s'invente interviewer et demande, par exemple, à Jacques Dutronc, en avril 2010 : "Comment avez-vous réagi, Jacques, à la parution du livre de Françoise Hardy ?" Quelle hauteur de vue ! Benjamin Locoge, c'est une sorte de Daniela Lumbroso, avec du poil au menton. C'est le consensus mou de la chanson. Le ni-ni de la variété : ni culture, ni passion. Mais passées ses banalités débitées à tire larigot, quand il faudrait de l’esprit, un ton à l'emporte-pièce, reconnaissons-lui le mérite d’avoir réuni, le temps d'un entretien, pour son employeur Paris-Match, Gérard Manset et Julien Clerc. C'était en 2008, à l'occasion de la sortie de leurs derniers disques parus à ce jour: MANITOBA NE RÉPOND PLUS et Où S’EN VONT LES AVIONS ?. Un ami expert de Murat - qui tient un blog essentiel pour qui aime « l'Auvergnat » (tiens, une « locogeade » ! pour dire un « cliché »…) - me le signalait l'autre jour. Répondant à la question «Que pensez-vous de la nouvelle scène française ?», Manset déclarait: « Moi, je crois que l’on manque de jeunes ! J’attends des mecs de 16 ans qui savent écrire, qui ont la niaque. Aujourd’hui, ils arrivent trop tard, à 25-30 ans. C’est mou. Le seul qui m’ait donné une sensation d’auteur-compositeur ces trente dernières années, c’est Renaud. Lui au moins apportait quelque chose, il était neuf. Tous les matins, il avait une idée, une chanson, un truc. »
De l’appétit, quoi ! Tout ce qui manque à la critique chansonnière. Et dont regorge, en revanche, l'épatant Henri-Jean Servat.
Florilège de questions posées par M. Locoge :
- Avez-vous eu recours à la chirurgie esthétique ? (À Carla Bruni, juillet 2008)
Monsieur sait parler aux dames…
- Si le disque ne marche pas, que ferez-vous ? (À Bénabar, janvier 2009)
Un attentat ?
- Avez-vous peur du temps qui passe ? (À Olivia Ruiz, avril 2009)
Passionnante mise en bouche…
- Après la mort de Michel, vous montez sur scène. Pour vous consoler? (À France Gall, avril 2009)
Ou pour faire du blé ?
- Êtes-vous toujours de droite ? (À Michel Sardou, juin 2009)
Et vous, Benjamin Locoge ?
- Pourquoi sortir un disque live ? (À Cali, juillet 2009)
Oui, c’est vrai ça ! Pourquoi ?
- « Tanagra, tu me fous la gaule », est-ce pour votre nouvelle amie ? (À Matthieu Chedid, septembre 2009)
La classe.
- Pourquoi vous êtes-vous drogué la première fois ? (À Robbie Williams, décembre 2009)
Et pourquoi le ciel est-il bleu ?
- Pour qui écrivez-vous ? (À Cœur de Pirate, mars 2010)
Du grand journalisme.
Puis enfin, cette dernière :
- Sur votre nouvel opus, il y a cette chanson "Ne m’abandonne pas". Vous avez peur que ça ne marche plus, que votre rêve s’effondre ? (À Christophe Maé, avril 2010.)
- Non, cette chanson, elle est pour Nadège, ma compagne ! lui répondit le chanteur.
Tout est là, semble-t-il. Mieux vaut écouter les chansons des artistes qu’on doit interroger avant de leur poser des questions, non?
Baptiste Vignol
De l’appétit, quoi ! Tout ce qui manque à la critique chansonnière. Et dont regorge, en revanche, l'épatant Henri-Jean Servat.
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Florilège de questions posées par M. Locoge :
- Avez-vous eu recours à la chirurgie esthétique ? (À Carla Bruni, juillet 2008)
Monsieur sait parler aux dames…
- Si le disque ne marche pas, que ferez-vous ? (À Bénabar, janvier 2009)
Un attentat ?
- Avez-vous peur du temps qui passe ? (À Olivia Ruiz, avril 2009)
Passionnante mise en bouche…
- Après la mort de Michel, vous montez sur scène. Pour vous consoler? (À France Gall, avril 2009)
Ou pour faire du blé ?
- Êtes-vous toujours de droite ? (À Michel Sardou, juin 2009)
Et vous, Benjamin Locoge ?
- Pourquoi sortir un disque live ? (À Cali, juillet 2009)
Oui, c’est vrai ça ! Pourquoi ?
- « Tanagra, tu me fous la gaule », est-ce pour votre nouvelle amie ? (À Matthieu Chedid, septembre 2009)
La classe.
- Pourquoi vous êtes-vous drogué la première fois ? (À Robbie Williams, décembre 2009)
Et pourquoi le ciel est-il bleu ?
- Pour qui écrivez-vous ? (À Cœur de Pirate, mars 2010)
Du grand journalisme.
Puis enfin, cette dernière :
- Sur votre nouvel opus, il y a cette chanson "Ne m’abandonne pas". Vous avez peur que ça ne marche plus, que votre rêve s’effondre ? (À Christophe Maé, avril 2010.)
- Non, cette chanson, elle est pour Nadège, ma compagne ! lui répondit le chanteur.
Tout est là, semble-t-il. Mieux vaut écouter les chansons des artistes qu’on doit interroger avant de leur poser des questions, non?
Baptiste Vignol