Avec la croix et la bannière

















Vous commencez à nous courir chère Madame de Fontenay. Vous vous prétendez femme de gauche ? Mais quelle farce! Vous colportez des idées réacs qui vont à merveille avec vos tailleurs, vos chapeaux et votre particule. Seule votre gouaille sent un peu la rue. Tout le reste pue le confessionnal. Retirer son écharpe à Miss France parce qu’elle a posé nue, ou sur une croix? Alors il aurait fallu interdire Gustave Courbet de pinceau parce qu'il a peint le naissance du monde. Caillasser Boris Vian parce qui est allé cracher sur nos tombes. Le problème n’est pas toujours ce qui nous est dévoilé, c’est parfois ce que l’on y voit. Dans le tableau de Courbet, il est à parier, chère Geneviève, que vous ne voyez qu’une nymphomane qui écarte vulgairement les cuisses pour nous exhiber de manière pornographique sa "chatte". Alors que Courbet a dévoilé ce qu’il y a de plus beau au monde, de plus sacré : le passage du noir à la lumière, notre point de départ commun, la porte de la vie. La saleté est dans votre tête Madame de Fontenay, pas dans les images que vous condamnez. N’oubliez pas que vos Dauphines bien respectables, celles qui défilent sagement, toutes vêtues qu’elles soient, provoquent des réactions d’indignation chez quelques intégristes. N’appliquez donc pas des méthodes, voire une censure que vous réprouvez quand vous en êtes victime. Certes, Valérie Bègue ne s’est pas livrée à de la photo d’Art, mais elle n’a pas non plus poussé la vulgarité aussi loin que votre défilé cathodique de chair fraîche. Surtout qu’il était diffusé, cette année encore, face au Téléthon ; ce qui aurait dû vous choquer d’avantage que l'image d’une jeune femme allongée sur une croix, si votre âme est un tant soit peu charitable ! Moi, la saleté, la vulgarité, l’impudeur, je la vois là.

Vincent Baguian