Elles sont les années 2010



Avec leur épatant premier CD, LE POIDS DES CONFETTIS, sorti en 2013, les Sœurs Boulay avaient raflé le gros lot: prix, Félix et disque d'or. Bouquet de treize chansons phosphorescentes, comme un flambeau qui sort d'un gouffre, là, sous la voûte bleue. Ah Mappemonde ! Sublime. Wow Ton amour est passé de mode… Et que dire de Sac d'école? «J'ai pus d'amour pis pus d'maison / J'check les apparts d'la rue Masson…» Combien de dizaines d'écoutes faut-il pour s'en lasser de cet air-là? Sans parler de Chanson de route où pointait l'oncle Paul: «Les nuages fondent en aquarelle / Toi, tu t'endors, Mc Cartney chante…» Ça n'est pas rue Masson que Stéph' et Mélanie nous entrainent aujourd'hui avec leur deuxième album, mais au 4488 de l'Amour. Et ça reste divin. De justesse et de légèreté. De formules à tomber. D'envolées lumineuses. Treize nouvelles chansons, indatables et hors-modes, d'espérance, d'attente sombre et de guérison, de constats secs aussi («T'étais beau, t'étais fin / Pis bye») et d'émois, ceux des premiers baisers («J'aime ça quand tu sais pus où mettre ta main…»). Le tout parfaitement mis en boite par l'excellent et fidèle Philippe B. «De la noirceur nait la beauté» observent-elles à l'unisson. Et les Français ne savent même pas à côté de quoi ils passent.

Baptiste Vignol