Voilée sa voix mais fraternelle. Sexy aussi quand elle s'ébrèche. Ses mots sont les bons, pour dire l'amour et ses misères, compter les saisons envolées. Les musiques, qu'elle compose souvent, leur vont comme une peau. C'est Pierre Jaconelli qui a orchestré cet album et Jaconelli est un as. Le disque s'appelle PINK LADY. De l'excellente variété. Sauf qu'après l'avoir entamé - combien ? quinze ou vingt fois déjà, impossible d'aller outre la cinquième chanson. Son «N°5». Qu'on écoute et qu'on ré-écoute, à s'en filer le bourdon, devant Rose sur son tabouret. Visage de chat, chevelure idéale et regard d'héroïne. Photographe: Emma Picq. Elle en a de la chance, Emma. Mais Titan qui appelle, l'arrivée du tour, ce fichu bouquin à finir et la porte qui claque - les alizés soufflent fort cet hiver. Toutes ces choses... Je l'écouterai demain, au casque ou dans la caisse. Partie remise. Jusqu'à la cinq. Non mais ce duo ! Soleil des mourants. Rose et Murat. Pour être deux. Drôle de vertige. Quand la plus belle femme du monde nous donne à ré-entendre Jean-Louis au meilleur de sa voix… Sur une mélodie de Loane. Il reste sept titres à découvrir, et Jeanne m'a dit qu'elle aimait beaucoup Maman est en bad. Alors quoi? Zapper la cinq? Sacrilège. Puisqu'un bon disque se prend comme on dévore une nouvelle, de la première à la dernière plage.
Baptiste Vignol