Michel Kemper tient blog depuis quelques années, au service souvent d'une chanson qui combat, qui lutte, pour laquelle la militance est une vraie raison d'exister. Dans un billet récent, Kemper balance les montants des rétributions offertes à quelques têtes d'affiche du festival Nuits de Fourvières qui se déroule à Lyon ces temps-ci. Étienne Daho, 95.000€ le concert («pour la bonne compréhension de ces chiffres, souligne Kemper, ne confondez pas le cachet et le budget du concert, forcément plus important»...); Stromae, 90.000€; Bernard Lavilliers, 60.000€; Julien Doré, 45.000€ (quarante-cinq-mille euros! Julien Doré!...). Ces intermittents qui courent le cachet. Ces sommes, on les connaît, on s'en doute quand on ne les connaît pas, mais elles paraissent toujours exorbitantes quand on les a sous les yeux. Qu'un Paul McCartney réclame un million de dollars pour chanter trente chefs-d'œuvre universels n'est en soi pas révoltant, c'est Paul McCartney. Le génie n'a pas de valeur. Mais qu'on ramasse 95.000€ pour quatre-vingt-dix minutes de show quand on s'appelle Étienne Daho… Franchement.
Baptiste Vignol