Et lui, il chante.


S'il est chanteur de variété qui a passé de belles fêtes de Noël, c'est probablement Gérard Lenorman. Son nouvel album, DUOS DE MES CHANSONS, sorti en octobre 2011, est le carton du moment ! Inespéré pour un artiste dont le dernier «gros tchube» comme disait Valéry Zeitoun remonte à 1980 (Si j'étais président). Car les trois décennies qui suivront s'avéreront celles d'une cruelle mise à l'écart de la part du métier (jamais l'on ne vit Lenorman chanter chez les Enfoirés par exemple) et des médias qui maintenant le reçoivent comme s'ils l'avaient toujours reçu... Le Petit Prince de la Chanson comme il était surnommé dans les années 70 est pourtant un vrai mélodiste. Didier Barbelivien m'avait dit un jour, en 1999: «Gérard est l'un des meilleurs compositeurs avec lequel j'ai travaillé, hélas il ne croit pas en son talent». Il suffit d'écouter La petite valse (1982) pour s'en convaincre.
Dans TGV Magazine il y a quelques années, Dominique A écrivait être tombé par hasard sur une chanson de Gérard Lenorman, Michèle (1976), qui l'avait beaucoup ému. Alors que nous nous étions rencontrés dans le cadre d'un salon du livre où le chanteur venait présenter son ouvrage «Je suis né à vingt ans» salué par la critique, je lui avais appris cet hommage et Lenorman avait sourit, gentiment, sans dire un mot. Michèle, qu'ont repris en chœur à la volée paraît-il Keren Ann, Benjamin Biolay, Camille, Jeanne Cherhal et Vincent Delerm lors d'une séance de photos organisée en novembre 2011 par Gilles Médioni pour L'Express... Deux mois plus tard, Lenorman avait déjà écoulé 220 000 exemplaires de son nouveau CD, un triomphe inattendu mais sympathique qui prouve que les bonnes chansons populaires ne vieillissent jamais. De quoi faire rêver Stone et Charden?

Baptiste Vignol