Une expo à voir à Paris: Cyprien Gaillard, prix Marcel Duchamp 2010, jusqu'en janvier 2012 à Beaubourg. Ruiniste des temps modernes, ses polaroïds de décombres nous confrontent à la rapidité de notre existence. Par chance, l'homme construit plus qu'il ne détruit, raison pour laquelle nous ne vivons pas au milieu des débris, des effondrements et des gravas.
La chanson elle aussi palpite encore de bâtisseurs. Bien sûr, l'ancêtre Johnny a toujours sa place chez le père Drucker, Maé séduit la ménagère en nasillant du sous-Palmas qui lui-même tapait dans Goldman. Effectivement, Nolwenn cartonne en breton et, tellement prévisible, Lulu reprend papa Gainsbourg, de quoi émouvoir les médias, mdr. Les monuments se fissurent, on les restaure à la va-vite à coups de TRIBUTE TO plus ou moins opportunistes. Bref, pour vendre encore un peu de disques, on mise sur une nostalgie bon marché.
Le groupe Archimède lui, avec TRAFALGAR, pourrait ranimer les playlist de ses chansons géométriques tissées d'images enjouées et de formules perspicaces ("Qu'importe que tu ne sois qu'un loser/ Sans Rolex à ton bras/ L'important, c'est ton bras!" Le Bonheur). Sans se la jouer Jean Nouvel, les frères Boisnard fabriquent de simples mais renversantes chansons, françaises, qualité France pas morte, électriques, drôles, astucieuses et pertinentes qui, plongées dans un liquide, avant de subir une poussée verticale, décrochent à l'auditeur un sourire d'approbation bien qu'elles soient assez narquoises pour lui adresser un doigt d'honneur (Les petites mains). Un album mal nommé donc puisque tout sauf désastreux.
À l'heure où les hebdos politiques font leurs "unes" sur une époque qui puerait la ruine et la fin de règne, Archimède met la main sur le rock tricolore. "Est-ce que c'est juste/ Quand on voit qui nous gouverne/ De gagner plus d'oseille/ En travaillant moins?" demande Nicolas "Liam" Boisnard, assez clairvoyant pour conclure: "[...] est-ce que je vivrai de mes rimes/ Jusqu'à la fin de mes jours?/ Ça j'en sais rien" (Est-ce que c'est juste?). Les rockeurs français eux aussi se retrouvent à poil devant la crise.
Baptiste Vignol
La chanson elle aussi palpite encore de bâtisseurs. Bien sûr, l'ancêtre Johnny a toujours sa place chez le père Drucker, Maé séduit la ménagère en nasillant du sous-Palmas qui lui-même tapait dans Goldman. Effectivement, Nolwenn cartonne en breton et, tellement prévisible, Lulu reprend papa Gainsbourg, de quoi émouvoir les médias, mdr. Les monuments se fissurent, on les restaure à la va-vite à coups de TRIBUTE TO plus ou moins opportunistes. Bref, pour vendre encore un peu de disques, on mise sur une nostalgie bon marché.
Le groupe Archimède lui, avec TRAFALGAR, pourrait ranimer les playlist de ses chansons géométriques tissées d'images enjouées et de formules perspicaces ("Qu'importe que tu ne sois qu'un loser/ Sans Rolex à ton bras/ L'important, c'est ton bras!" Le Bonheur). Sans se la jouer Jean Nouvel, les frères Boisnard fabriquent de simples mais renversantes chansons, françaises, qualité France pas morte, électriques, drôles, astucieuses et pertinentes qui, plongées dans un liquide, avant de subir une poussée verticale, décrochent à l'auditeur un sourire d'approbation bien qu'elles soient assez narquoises pour lui adresser un doigt d'honneur (Les petites mains). Un album mal nommé donc puisque tout sauf désastreux.
À l'heure où les hebdos politiques font leurs "unes" sur une époque qui puerait la ruine et la fin de règne, Archimède met la main sur le rock tricolore. "Est-ce que c'est juste/ Quand on voit qui nous gouverne/ De gagner plus d'oseille/ En travaillant moins?" demande Nicolas "Liam" Boisnard, assez clairvoyant pour conclure: "[...] est-ce que je vivrai de mes rimes/ Jusqu'à la fin de mes jours?/ Ça j'en sais rien" (Est-ce que c'est juste?). Les rockeurs français eux aussi se retrouvent à poil devant la crise.
Baptiste Vignol