L'art de la reprise


À faire entendre aux apprentis chanteurs de la Nouvelle Star (M6) qui se dandinent et hurlent dans leur micro comme un porc qu'on égorge, ainsi qu'aux membres du jury de cette émission qui, excepté Philippe Manœuvre, poussent le ridicule à applaudir debout (ah! le tic télévisuel de la standing ovation dans les programmes de variété...) des prestations dont l'insigne particularité est de désosser, au mieux, ou d'affadir, au pire, les chansons qu'ils reprennent.
"La tarte à la crème m'a affadi le cœur, et j'ai pensé vomir au potage" écrivait un certain Jean-Baptiste Poquelin que doit méconnaître Manoukian, pourtant proclamé juste (!) Expert de la citation qui tue.
En somme, bonnes gens, ça, c'est d'la reprise, c'est signé Ariane Moffatt et c'est chanté sans prétention :

Fuir le bonheur de peur qu'il ne sauve

Baptiste Vignol

(!) Depuis quelques années, les journalistes, les responsables politiques, les chanteurs, les sportifs, les animateurs de télévision - au premier rang desquels André Manoukian- ne peuvent plus formuler une phrase sans employer l'adverbe juste. Un tic de langage aussi bizarre que superfétatoire qui ne fait que dévoyer la bonne utilisation de ce joli mot. "Il trouve toujours à dire, juste au moment convenable, un mot spirituel et fin." (Stendhal, Le Rouge et le Noir)