Hier 28 septembre, l’on proposait en exclu sur Inter la nouvelle chanson, le nouveau morceau, la nouvelle œuvre d’un poète inusable: MC Solaar. Quel bol d’air. Et quel ravissement. La rime est de retour, parfaite, carrée, pointue, pleine d’humour, de fiel et de sagacité. Après le très prometteur Sonotone, dont le clip chauffe sur la Toile, Géopoétique rend baba. Et démontre à quel point il y avait, il y a et sans doute y aura-t-il pour des siècles encore Solaar et les autres. Parmi les grands come-back, le natif de Dakar, avec son huitième album, dont la sortie est programmée début novembre, semble s’inscrire, après une décennie d’absence, dans une lignée miraculeuse, celle des cracks, des pur-sangs, des as de l’esquive et du crochet foudroyant. Car la légèreté de Solaar possède l’irrésistible impact qu’affichait encore, en 1986, Ray Sugar Leonard après quelques années de retraite, quand ses «semblables», anciens ou récents, avancent le pas lourd, et l'air renfrogné, tel Marvin Hagler. Toute la différence.
Baptiste Vignol