Comme un vague ricochet


Le quotidien Libération consacrait dans son édition du samedi 30 et dimanche 31 octobre 2010 une pleine page à Bertrand Belin. Belle initiative. L'album HYPERNUIT étant l'un des bonheurs de l'automne, discographiquement parlant. Mais pourquoi faut-il, sacrebleu, que des journalistes s'ingénient à prendre le lecteur pour un imbécile ? Serait-ce l'intérêt de Libé que ses lecteurs fussent imbéciles ? Imbécile... Un mot qui lui aussi mériterait décantation, tout autant que l'anodin vaguemestre ! En consultant le Dictionnaire culturel d'Alain Rey (vol.2 D/L), on peut lire pour définir l'indémodable locution Imbécile heureux: satisfait de lui. Avec pour illustration textuelle: "Y a des salauds, très dangereux/ Et des imbéciles heureux" (Renaud, Il pleut).
Rarissimes sont les paroliers cités en exemple par le linguiste Alain Rey. Tatatssin!... Revient alors en mémoire, dans un vague ricochet, ce vieux couplet rénaldien, aussi rigolo qu'inique : "Et c'était tellement navrant/ Que Libé a adoré/ Alors pour les remercier/ Je m'suis abonné, pas con !/ J'ai toujours besoin d'papier/ Pour emballer mes poissons..." (Chanson dégueulasse).

Baptiste Vignol