L’envol des chœurs féminins, l'éclat mélodique, les refrains fougueux qui giclent, s’embrasent et décollent, les couplets qui chaloupent. La réalisation audacieuse (et sophistiquée), les arrangements soigneux (mais truculents), les variations chevaleresques. Les chansons qui se brisent, tombent en avalanche, rebondissent et scintillent en phosphorescences ironiques. La batterie de Sylvain Joasson qui ne casse jamais les oreilles ni ne «variétise» l'ensemble comme c’est une maladie dans la production française. Le saxo qui zèbre, la basse qui groove, l’interprétation qui captive, ardente et jette des clartés fantastiques. Les glissades féériques, soudaines, qui décoiffent et toujours débouchent sur une pochette-surprise… Olivier Marguerit est un pur songwriter. Il invente, évite le format classique de la ritournelle qui s’enlise de couplets mollassons en refrains prévisibles. Il propose des compositions flamboyantes, inattendues, dignes des trésors de Neil Finn et de Fyfe Dangerfield. Ce disque est une leçon, qui montre une chanson libérée, qui s'est extirpé de son canapé, a traversé son salon, ouvert la porte d’entrée et pieds nus tenté l'aventure. A TERRE ! est un disque rare sur le vertige amoureux, la dégringolade (En chute libre, ce bijou), la perte d’équilibre. Un disque fou. Renversant. «Accroche-toi mon chou, reste avec nous !»
Baptiste Vignol