Sylvie Paquette. Ce nom ne dira rien aux Français, même si Jean Fauque et Allain Leprest lui ont déjà livré des textes; mais l'on devine qu'il vient du Québec. Le cinquième disque de cette folkeuse de Montréal est sorti en mars 2013. JOUR DE CHANCE. Bon titre pour qui la découvre. Quand elle chante, Sylvie Paquette dit «tu». Celles et ceux qui lui prêtent l'oreille sont alors projetés dans ses chansons d'amour, de ruptures ratées, de coups de foudre. «C'est un album de char, un album qu'on écoute d'une coulée» suggère-t-elle sur son site. Douze chansons coudoyant le désir, dont une au très large potentiel : dans la foulée d'Il me dit que je suis belle, la Kaas cadrée par JJG aurait fait un hit d'Il y a encore. «Il y a encore l'hiver, sur mon plancher ciré / Un rayon de soleil pour te chauffer les pieds / Il y a encore l'été, des bouteilles de vin doux / Que je peux faire couler sur ta bouche et ton cou...» Applaudi au Québec, JOUR DE CHANCE est «un très, très beau disque, souligne Monique Giroux, Madame Chanson sur Radio Canada. Beau dans sa forme, dans son contenant et dans son contenu.» «Le plus beau de 2013» insiste Francis Hébert (La route aux quatre chansons). Pour Alain Brunet, «les mélodies de Sylvie Paquette sont incarnées, ses harmonies consonantes, son phrasé parfaitement singulier» (La Presse). «Guitariste accomplie, Paquette sait le bon usage du frisson» ajoute André Ducharme (L'Actualité). Au spécialiste du Devoir, Sylvain Cormier, la chanteuse explique qu'«on peut laisser couler les chansons comme la pluie sur une vitre, mais [qu']on peut aussi ouvrir la fenêtre et laisser la pluie pénétrer...». «Ses accords en boucle, précise Cormier, sont des invitations discrètes mais insistantes.» Critique unanime. Un disque d'automne à rapporter du Québec, précieux pour tailler la zone quand, confiné dans son habitacle, les flots rincent le pare-brise.
Baptiste Vignol