Dans les clips illustrant sa «trilogie amoureuse», le chanteur Lafayette, aux traits d'énarque rebelle, se fait plaisir en séduisant quelques it girls dont tout garçon normal serait bien en peine d'allumer le minois. Le sourire des orgueilleuses, un signe qui ne trompe pas. Alka Balbir (Eros automatique), Liza Manili (Mauvaise mine) et Luna Picoli-Truffaut (La glanda). Ça va. Trois chansons de drague distillées à quelques mois d'intervalle, comme jadis des 45 tours, et dont les mélodies arc-en-ciel n'auraient pas fâché Christophe, Dutronc et Polnareff à leur meilleur. La classe française à l'état pur. Quant aux paroles, faussement uniformes, elle ne souffrent ni d'esprit ni de variété. «Si j'pense à toi, mon amour, à un détail symbolique / J'revois toujours tes dents un peu asymétriques / Ivoire au bords coupants qui m'a vampirisé / Dont je cherche le mordant dans mes nouveaux baisers.» (Eros automatique) Ces curiosités esthétiques annoncent un album pour 2014. Ah! si la pop sexy des dix prochaines années pouvait être secouée par des boys next door aussi emballants qu'Aline et Alister, Damien, Séverin et Lafayette... De l'air, enfin!
Baptiste Vignol