Il semble que par la modestie qu'il affiche, Emmanuel «Moi Je» Marolle vive corps à cœur déçu de n'être que journaliste au Parisien. Dieu soit loué, il a tout loisir de s'épancher sur son blog qu'il convient quand même de feuilleter puisque le bonhomme y fait les tiroirs du show-biz sans omettre d'en dépeindre les coulisses, même s'il zigzague parfois du côté des poubelles. N'est-ce point là que par prédilection il aime à se mettre en scène? Le sujet, en effet, ça n'est pas tant la chanson, c'est lui, Emmanuel. Comment s'est-il disputé avec Zazie? Dans quelles circonstances a-t-il serré la main de Bertrand Cantat? Pourquoi Lionel Jospin lui a-t-il téléphoné?... Mais en homme important, respecté, voire craint des vedettes, il distille également ses souvenirs, son après-midi passée dans la cuisine d'une diva («Cesaria m'avait reçu au Cap-Vert»), l'influence qu'il a sur les muses les plus impénétrables («Charlotte Gainsbourg pense à moi»); il mène l'enquête («Lavilliers a-t-il menti?»), affole la toile de scoops insensés («J'ai écouté le nouveau Thomas Dutronc»), terrifiants («J'ai failli mourir pour Britney Spears»), règle ses comptes avec Johnny Hallyday («Je n'avais pas prévu d'en parler. Mais je crois qu'il va falloir mettre deux ou trois petites choses au point. Tranquillement, sans s'énerver. Pourtant, il y aurait de quoi, depuis la conférence de presse de Johnny Hallyday, où "Le Parisien" a été vivement critiqué par le chanteur...»)!... Non mais. Il ouvre aussi son cœur («Mon nouvel ami Sardou»), prend ses rêves pour des réalités et va même jusqu'à mettre à nu ses questionnement les plus intimes: «Je commençais à désespérer. Et surtout à ne pas comprendre. Pourquoi Hubert-Félix Thiéfaine n'illustrait pas sa "Ruelle des Morts" avec une vraie vidéo?» C'est vrai, ça! Pourquoi? Chaque 31 décembre, plus influente que la cérémonie des Victoires, Monsieur dévoile la liste de ses disques favoris. «Il était temps. Le voilà donc enfin mon top 10 des albums de l'année, en ce 31 décembre. Il fera des heureux, des mécontents, car l'exercice est forcément frustrant.» Il était temps en effet, car Emmanuel exagère à jouer de la sorte avec les nerfs des artistes qui n'attendent que ça, entre Noël et le jour de l'An, le palmarès de ses préférences.
Le 18 mars 2012, de retour d'un concert, l'envoyé spécial du Parisien annonçait aux foules inquiètes : «Izia m'a enfin convaincu!», expliquant dans la foulée: «J'ai vécu une première, vendredi soir. Je suis resté jusqu'à la fin du concert d'Izia au Bataclan. D'habitude je tenais une demi-heure.» Ouf! Izia réhabilitée, le rock français peut respirer.
Le 18 mars 2012, de retour d'un concert, l'envoyé spécial du Parisien annonçait aux foules inquiètes : «Izia m'a enfin convaincu!», expliquant dans la foulée: «J'ai vécu une première, vendredi soir. Je suis resté jusqu'à la fin du concert d'Izia au Bataclan. D'habitude je tenais une demi-heure.» Ouf! Izia réhabilitée, le rock français peut respirer.
Baptiste Vignol